PROJET DE DISCOURS
DE MADAME LA PRESIDENTE
DE L’ASSOCIATION DEVELOPPEMENT INTEGRAL DE LA FEMME ET DE L’ENFANT EN DIFFICULTE Chères femmes
Chères sœurs,
Depuis longtemps, les femmes ont su lutter pour leur épanouissement et celle de leurs enfants. Malgré les textes, les lois, les décrets que dirais-je, la femme reste confrontée à certains phénomènes. On peut citer les pesanteurs socioculturelles et surtout les pratiques traditionnelles néfastes telles que les mariages précoces et le mariage d’enfants ainsi que les mutilations génitales féminines. Ces pratiques mettent en danger l’épanouissement de la femme, tant dans sa vie de tous les jours que dans sa vie conjugale.
La situation de la femme dans nos contrées demeure marquée par les grossesses non désirées. Les grossesses non désirées sont à la base de nombreuses difficultés que rencontrent les femmes. La question est si préoccupante en milieu scolaire, en ce sens qu’elle constitue un véritable fléau qui nécessite donc une implication des parents, des éducateurs et des décideurs politiques pour l’endiguer. A titre d’exemple entre 2011 et 2012, le Burkina a enregistré dans 7 régions, 1016 cas de grossesses non désirées en milieu scolaire. Dix ans après, la réalité est tout autre. La seule région du Centre-Ouest a enregistré 1205 cas de grossesses en milieu scolaire au cours de l’année 2020-2021. Ces chiffres nous interpellent sur ce fléau et ses conséquences qui sont entre autres la baisse des rendements scolaires des jeunes filles, les abandons scolaires, les mariages précoces et forcés, les avortements clandestins, le passage de la jeune fille au statut de fille-mère.
Honorable invités,
Mesdames et messieurs,
S’il est possible de dresser un bilan des filles scolarisées victimes de grossesses non désirées, il s’avère difficile de donner des chiffres sur les filles qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école et qui sont aussi victimes du même fléau. Certains enfants meurent lors de l’accouchement et d’autres sont victimes de fistules obstétricales qui, plus tard vont détruire leur vie de couple ou impacter leur vie toute entière. Pire, certaines grossesses non désirées sont le fruit de viol, de l’inceste avec comme conséquences, l’abandon de nouveaux nés, le suicide, le regard de la société et souvent la difficulté d’établir un acte de naissance pour cet enfant issu de viol ou d’inceste.
Certes ces taux sont à actualiser, mais il convient de souligner que les chiffres sont déjà alarmants.
C’est pourquoi, il est plus que nécessaire pour nous les femmes de ne pas baisser la garde. Nous devons travailler non seulement à la résilience, mais aussi et surtout à la promotion de l’élimination desdits fléaux à l’endroit de tous les acteurs de la chaine, notamment les femmes et les filles.
Mesdames les responsables d’association,
Notre responsabilité est d’autant plus grande en tant que mère, et il est nécessaire que chacune parle à sa voisine, à son époux, aux leaders de sa communauté pour que, chacun en ce qui le concerne, s’engage dans l’éducation des enfants, dans la dénonciation des cas d’abus sur nos filles.
C’est aussi l’occasion pour nous d’interpeler les autorités à tous les niveaux de faire du bien-être de la femme une priorité dans les politiques de développement. Nous femmes, avons besoin d’être associé dans les prises de décisions ; nous avons besoin d’autonomie financière pour accompagner le développement et nous avons besoin de tout notre corps pour vivre et nous épanouir. Et pour ces raisons ci-citées, nous disons :
Non aux grossesses non désirées !!!!
Oui à la protection de la jeune fille !!!!!
Oui à l’épanouissement de la femme !!!!!
Je vous remercie !!!